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50 ans du musée : les bénévoles du musée

Une partie de l'équipe, aux réserves de Vaulx en Velin
Restauration de la Delaunay Belleville
André et Jacky, à l'atelier de restauration
Margaux Chabrier, archiviste bénévole
Jacky accueille les visiteurs aux Journées du Patrimoine

En février 1967, le commandant Pierret confie au commandant Mongarny, chef du service technique du corps des sapeurs-pompiers de Lyon, la création d’une équipe de bénévoles chargée de retrouver et conserver le matériel, les uniformes, les casques et les véhicules garant de l’évolution du métier. Cette première ébauche du musée est l’aboutissement du choc de la catastrophe de Feyzin survenue le 4 janvier 1966 et du deuil qui s’en est suivi. La catastrophe avait emporté 11 sapeurs-pompiers, dont 7 appartenant au corps du Rhône. Préserver leur mémoire et celle du corps devient urgent.

Les mécaniciens sont aux aguets. Ils repèrent, négocient dans les départements limitrophes les potentielles acquisitions. Ils se retrouvent dans les ateliers pour réparer, restaurer. Le commandant Mongarny, qui supervise la tâche, facilite et encourage les équipes en donnant plus de temps que de moyens. Mais qu’importe : refaire démarrer un moteur endormi depuis des années, c’est sans doute faire revivre un peu le camarade disparu. Parmi les bénévoles, quelques blessés convalescents s’intègrent dans les équipes pour rompre leur isolement. La franche camaraderie du musée des sapeurs-pompiers est aussi un moyen d’oublier son douloureux quotidien.

La collection de véhicules se structure, on ressort des greniers du Quartier-Central le petit matériel stocké en attendant qu’un espace de mémoire lui soit dédié. Les réflexes sont là et un premier inventaire est élaboré pour gérer au mieux cette collection grandissante.

En 1968 commence la construction du gymnase de la caserne de la Duchère, équipée d’un sous-sol pouvant accueillir des véhicules de réserve, et une salle de plus de 500 m2. Le lieu est tout désigné pour en faire un musée. Le maire, Louis Pradel, donne son accord. Des véhicules réformés prennent place dans le sous-sol du gymnase.

Le 25 novembre 1971, le musée est inauguré. Les bénévoles, toujours plus nombreux, sont tous sapeurs-pompiers et principalement issu de l’atelier. Ils poursuivent le rassemblement de la collection, son entretien, ses restaurations, toujours dans une ambiance amicale qui attire les nouvelles recrues.

La qualité et la renommée de la collection et des restaurations effectuées ne cessent de croitre. De toute la France, on confie aux bénévoles du musée des véhicules en fin de carrière. En 1985, le musée se structure et devient l’association des amis du musée.

Dix ans plus tard, les bénévoles souhaitent assurer la pérennité de la collection : ils entament les démarches auprès du ministère de la Culture pour obtenir l’appellation « Musée de France ». Elle est attribuée en 2005, et le rattachement du musée au comité d’animation sociale et culturelle (CASC) permet alors au musée de franchir une nouvelle étape avec l’arrivée d’un personnel permanent et l’ouverture à des bénévoles qui ne sont pas du métier. Il faut quelque temps pour que cette nouvelle équipe trouve un fonctionnement commun, mais l’alliance des bénévoles passionnés par la mission des sapeurs-pompiers et des professionnels de la culture fait aujourd’hui la force du musée.

L’ambiance est toujours aussi palpable ! Si d’aventure vous vous arrêtez à la réserve, le jeudi, vous verrez des bénévoles s’affairant autour de véhicules. Comme leurs prédécesseurs, ils font vivre ce matériel d’autrefois, mais en constituant en plus des dossiers, de la documentation pour que les bénévoles à venir soient informés et éclairés sur ce savoir-faire de carrossier et mécanicien à l’ancienne. Côté musée, les bénévoles participent à l’accueil de groupes, des promotions de jeunes sapeurs-pompiers ou de jeunes recrues, conscients que leur culture du métier s’apprend aussi dans un musée. Même étincelle dans le regard, le discours historique s’accompagne souvent d’anecdotes et de références professionnelles.

Depuis 50 ans, malgré les enjeux économiques et sociétaux, les évolutions opérationnelles et les gouvernances, le musée des sapeurs-pompiers est toujours en évolution et soutenu par les autorités. La première génération de bénévoles s’en est allée, leurs successeurs ont repris avec humilité et justesse le flambeau de cette mémoire collective.

50 ans du musée : le travail de restauration des bénévoles

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