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AUTOPOMPE MIEUSSET

Les établissements Mieusset avaient déjà un long passé lorsqu’ils fournirent ce véhicule en 1914. Claude Mieusset avait fondé en 1860 une maison spécialisée dans la construction de matériel d’incendie. L’usine se trouvait alors rue du gazomètre, à la Guillotière. Outre les pompes à bras, dont un bon nombre d’exemplaires ont survécu, le fabricant étudia plusieurs types de pompes à vapeur. Deux d’entre elles furent vendues à Lyon en 1896 et 1905. D’autres partirent à l’étranger.

Autopompe Mieusset, Musée des sapeurs-pompiers Lyon-Rhône

Claude s’intéressa aussi à l’automobile. Une voiture, mue par un moteur à pétrole, vit le jour en 1889. Vincent, son fils aîné, vint le rejoindre au début du siècle. Ainsi commença l’aventure des automobiles Mieusset.
De nombreuses motopompes et autopompes sortirent des ateliers pour être livrées aux municipalités, aux établissements militaires et industriels français. Un grand nombre de matériels fut exporté en Indochine, au Chili, et même aux confins de la Russie à Vladivostok.
L’autopompe conservée par le Musée est à notre connaissance la seule survivante de la marque. Elle fut achetée en 1914 par les papeteries Bergès, à Lancey, près de Grenoble. Dès sa mise en service, elle contribua à sauver la grande cité dauphinoise menacée de destruction à la suite de l’explosion du polygone d’artillerie. Une autopompe semblable avait été acquise en 1912, par la Ville de Villeurbanne.
Elle est animée par un moteur Mieusset de quatre cylindres. La boîte de vitesse compte trois marche avant et une arrière ainsi que la commande de mise en action de la pompe. Cette dernière, également de construction Mieusset, comporte deux pistons verticaux, débite 750 litres d’eau à la minute et peut alimenter deux grosses lances. Les orifices d’aspiration et de refoulement sont munis de cloches à air afin d’obtenir un jet puissant et régulier. Le poids de l’autopompe à vide sans matériel , mais avec les dévidoirs et toutes les ferrures, est de 2 625 kg. En troisième vitesse, le véhicule atteint 35 kilomètres à l’heure.
Après cinquante-sept années de bons et loyaux services, l’autopompe Mieusset est remise au musée, en 1971, en échange d’un VTU (Véhicule Tout Usage) en instance de réforme.

Jacques Périer

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