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Autopompe (AP) Berliet CAK : le 1er véhicule du Corps de Lyon.

Équipement Berliet Drouville
1909
Inv. 3-014
 
Restauration effectuée par Pierre Pesenti, Jacques Cecillon et Alain Pras, bénévoles du musée.

Le Berliet CAK est le premier véhicule motorisé des sapeurs-pompiers de Lyon.

Après des essais en 1908, il est obtenu officiellement par les SP en 1909. À ce moment-là, il n’y a pas de pompiers à posséder le permis de conduire et Berliet mets donc des mécaniciens à la disposition des sapeurs-pompiers.
Après l’achat de véhicules plus puissants, il est mis en réserve en 1918, puis vendu à la ville de Vienne en 1919.

Ce genre de chose arrive souvent chez les véhicules pompiers : une grande ville achète un bon matériel, puis le revend à une ville plus petite avec l’arrivée de moyens plus modernes. Certains véhicules font ainsi le tour de toutes les petites communes avant d’arriver à la fin de leur service, après parfois une trentaine d’années.

Du prix d’achat de 23 milles francs, 10 ans de services ne l’ont fait descendre qu’à 18 milles. Il faut dire que les véhicules ne font pas que se dégrader avec le temps à cette époque : le CAK s’est fait améliorer par les pompiers et mécaniciens : notamment avec des modifications dans sa carrosserie en 1913 permettant d’ajouter 3 dévidoirs à l’arrière au lieu d’un seul, et donc de rendre le véhicule plus efficace.

Ce véhicule est le premier engin automobile de Lyon, il commence sa carrière en 1909. Dix ans plus tard, il est vendu au Corps de Vienne, et termine sa carrière à Frontonas. Réformé en 1959, il est récupéré par Berliet qui en fait don au Musée en 1976.
 
Cet engin a subi de nombreuses transformations au cours de sa carrière, la restauration est donc importante. Elle est assurée par Pierre Pesenti et Jacques Cecillon pour les travaux de carrosserie et par Alain Pras pour les travaux de mécanique. Le véhicule avait été repeint entièrement, sans tenir compte des aménagements tel que les supports de barrières ou les maintiens de sièges normalement cuivrés pour les protéger de l’oxydation). Afin qu’il retrouve tout son éclat d’origine, tous les éléments cuivrés et en laiton ont été décapés et repolis.
La partie la plus endommagée était le moteur, livré en pièces détachées dont certaines totalement détruite. Le carter inférieur en aluminium était fracassé en plusieurs morceaux. Cette pièce assure la partie inférieure du moteur, structure le maintien du châssis et de la direction. Les différents morceaux constituant le carter ont été confiés à une entreprise spécialisée dans l’aluminium. Elle rassemble les différents morceaux pour les souder entre eux avec quelques difficultés car à l’époque de la construction du carter (1908), l’aluminium n’était pas coulé de la même manière. Il laisse apparaître quelques bulles d’air qui portent préjudice lors des soudures. L’ensemble est reconstitué et rectifié. Après rectification, il manque 3 mm entre les deux-demi carters. Une cale en cuivre est donc réalisée afin de compenser le manque. Les bagues coussinets du vilebrequin sont rectifiées et contrôlées. Le bas moteur est reconstitué, le remontage est possible. Les blocs-cylindres sont refixés sur le carter, les deux arbres à cames sont repositionnés.
 
Devant la faiblesse du carter inférieur reconstitué, il est décidé de construire un berceau en acier pour venir renforcer la structure sans modifier les carters d’origine. Ainsi, le moteur retrouve tous ses éléments de carburation et d’allumage. La mise en route s’effectue : il démarre dès le premier tour de manivelle, à la grande surprise des personnes présentes !
 

Quelques années plus tard, en 1993-1994, un accident de la circulation a lieu en direction de Vaise, avenue Lanessan. Un petit camion vient percuter le garage où sont exposés le CAK et l’Échelle Mécanique Merryweather. Le véhicule est entré dans la porte du garage en la détruisant. Le CAK qui se trouvait derrière a été projeté sur l’échelle, et son équipement bois totalement détruit. L’essieu arrière était plié, le châssis tordu. Une très importante réparation est prise en charge par l’assurance, surprise par la valeur du véhicule. C’est la société Echinard et Faure de Saint-Vallier (concessionnaire Renault véhicules industriels) qui se charge de la reconstruction du véhicule tant en boiserie peinture qu’en mécanique. Il retrouve ainsi son éclat d’origine.

Pour compléter la restauration et rendre son aspect d’origine au véhicule, un dévidoir arrière sera installé. Ces derniers travaux seront effectués par les bénévoles du musée Jacky Mora, Jean Yves Amoros et Alain Pras.
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